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POEME : LE MOINEAU

 
 

Un poème de Léon Petizon transmis par DE

Où un petit moineau parisien vient à la vieille halle ...

 

J'étais à Paris cet autre jour
Et j'ai regardé le printemps se mourir sur les murs de la capitale.

A la terrasse d'un café je sirotai je ne sais quoi en regardant passer je ne sais qui,
Tous ces gens pressés d'en finir avec une chose pour en recommencer une autre, et qui usaient leurs chaussures et leur vie au long des longs trottoirs.

Des odeurs folles empestaient le Paris-midi.
Des coups de pilon forgeaient les bruits à mon oreilles.

Et vint se poser à mes pieds un de ces petits moineaux gris de poussière, gris de misère, comme il n'en existe que là.

Et le petit moineau semblait me dire :
Toi tu n'es pas d'ici mon pote.
Si tu voyais ta tronche, tu ne resterais pas deux minute de plus ici. J'ai peut être l'air d'un piaf malheureux, mais si tu te voyais! Si tu te voyais!

Je me suis regardé dans les yeux du moineau
Et j'ai commencé à lui raconter l'histoire d'un Paradis comme on dit qu'il en est pour les enfants de Dieu.

Je lui ai dit qu'à l'autre bout du monde, il existait des prairies vertes ou paissaient des chevaux, que de grands bœufs à cornes somnolaient sous de fiers ormeaux.

Je lui ait dit que des grives en goguette se gavaient de raisin, que des filets d'argent couraient par les prairies.

Je lui ai dit que des grands bois couvraient des univers et que mille lapins dansaient dans les touffes de thym.

Je lui ai dit que des chevreuils faisaient courbettes aux hérissons et que le chèvrefeuille embaumait les sous bois,
Que blonds, les champs de blé se laissaient bercer par la houle et que dans le ciel bleu les alouettes grisollaient.

Je lui ai dit qu'à la Saint Jean, sous les poutrages de la Vieille Halle de Bracieux, les peintres de mes amis seraient présents avec leurs œuvres et qu'une poétesse y serait honorée.

Mon petit moineau, je l'ai vu, il est là quelque part parmi ses frères sous la halle.

 

 Par Léon PETIZON


Président de l'Ecole de la Loire
Lors de la remise de la coupe poétique 1971
à Muguette Bigot déjà lauréate de l'Académie Française de Poésie.
 
Extrait d'Harmonies de Sologne (Saison automne 1972)

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