L’école du village, Jan Steen, Holland, 1670
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L'école à Bracieux sous l'ancien régime ...
A l’origine en France, les « petites écoles »
sont tenues par l’Eglise, elles sont payantes, non obligatoires et plutôt disparates.
Au Moyen Âge, les
écoles sont organisées par l’Eglise dans le but de former moines et clercs. Au
XVIIème siècle, la majorité des écoles de garçons est toujours tenue par des
vicaires ou par des curés.
Le maître est
le plus souvent payé exclusivement par les parents, et sa rémunération est
faible.
Mais à Bracieux, en 1629, l’école est déjà gratuite
grâce à Raymond
PHELYPEAUX. Le
seigneur d’Herbault, conseiller de sa majesté en son conseil d’Etat, secrétaire
de ses commandements, a légué une rente pour entretenir le prêtre chargé de
l’instruction des enfants de Bracieux :
« … qu’il soit
fondé quatre cents livres tournois de rente annuelle pour
l’entretenement d’un prêtre de bonnes vies et mœurs et capacités, qui sera
obligé de dire la messe tous les jours quand Balthazard Phelypeaux, fils aîné
dudit Seigneur testateur, de sa femme, de son dit fils ou les Seigneurs ou dames
de la dite maison qui succèderont à son dit fils en la possession d’icelle y
seront
à la charge aussi de tenir pour ledit prêtre
école au village de Bracieux pour instruire gratuitement la jeunesse dudit
village, lequel prêtre sera choisi et nommé par ledit Balthazard Phelypeaux et
ses successeurs Seigneurs de ladite maison,
à laquelle fondation
ledit Seigneur testateur entend et veut être affectés les deux tiers de la dîme
de Villesavin qui lui appartiennent valant six vingt-livres ; que l’autre
tiers de la dite dîme valant soixante livres, soit acquise avec autre dîme ou
autre bien subsidiairement par ses dits enfants pour parfaire jusqu’à la
concurrence de la dite somme de quatre cents livres tournois par an pour la
dite fondation du plus clair de son bien. »
De
nombreux prêtres, maîtres d’école, se succèderont grâce à la rente Phelypeaux
Registre paroissial : acte de décès le 17 juin 1669 de Monsieur Rimbault, prestre chapelain d’Herbault et maistre d’école de Bracieux |
La rente des seigneurs
d’Herbault a été payée pendant au moins 250 ans. Bracieux a donc bénéficié,
tout au long des XVIIe et XVIIIe siècle, d’une école gratuite pour les enfants
pauvres, ce qui fut loin d’être le cas en France.
Sous l’Ancien Régime, les petites écoles sont le plus souvent paroissiales. Il n’y a pas de
bâtiment dédié, la classe se fait soit dans la maison du maître, soit dans une
salle à côté de l’église. A Bracieux, l’école est probablement installée à
l’église.
La méthode
d’enseignement est individuelle et surtout successive : l’enfant n’apprend
à écrire qu’une fois qu’il sait lire, il n’apprend à compter qu’une fois qu’il
sait écrire. Il y a peu de livres. La discipline est souvent dure et brutale.
A la
révolution, des idées nouvelles apparaissent mais elles sont peu/pas
appliquées : gratuité de l’instruction
publique de base, attribution des pouvoirs sur l’école aux autorités
administratives et non plus au clergé, obligation
pour chaque bourg de 1000 habitants d’ouvrir une école primaire et de loger
l’instituteur, … Le contexte de crise, la faible rémunération des instituteurs
et le coût pour les communes génèrent plus de désorganisation que de progrès et
dès 1808, les écoles religieuses seront souvent de nouveau en place.
En 1796, un Arrêté
du département définit le règlement de l’école primaire de Bracieux (extraits)
SECTION PREMIERE - Emplacement
des Ecoles
Il sera établi dans le canton de Bracieux 5 écoles primaires. La
première, dans la commune de Bracieux, qui aura pour arrondissement les communes
de Bracieux, Bauzi, Neuvi-sur-Beuvron, Tour et Fontaines.
Les instituteurs établis dans lesdites communes, seront logés dans les ci-devant
presbytères, desquels ils jouiront, comme en jouissoient les derniers ci-devant
curés, ainsi que des jardins en dépendant, et des terrains en tenant lieu.
Lesdits instituteurs recevront 1 franc, valeur métallique, par mois de
chacun de leurs élèves.
SECTION DEUXIEME - Règlements
des écoles
A l’avenir, les écoles primaires seront ouvertes dans le canton de
Bracieux, le 1er Brumaire de chaque année [22 oct. 1797] et fermées le 30
Thermidor suivant [17 août 1798].
Les Ecoles seront fermées les quintidi, décadi ainsi que les jours
consacrés aux fêtes nationales.
Les enfants ne seront point reçus dans les écoles primaires avant l'âge
de sept ans.
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