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1930 SOUVENIRS D'ECOLE (Partie 2)




 Monsieur Hippolyte, instituteur à Bracieux dans les années 1920

Témoignage de Guy Doireau






Après quelques années passées dans ce cours, ... je fus admis dans la première classe de notre école de garçons (les filles étaient séparées à cette époque). Mon nouveau maître Monsieur Hippolyte, qui occupait aussi la fonction de directeur, m’accueillit avec bienveillance lors de la rentrée.



Dès nos premiers contacts, je ressentis beaucoup de confiance et de sympathie venant de cet homme, pénétré de son métier, et que je rencontrais chaque jour pendant les récréations. Son abord agréable, sa tenue soignée, toujours vêtu de sa blouse blanche immaculée, nanti d’une chevelure fournie et d’une moustache qu’il retroussait entre deux phrases, tel était le portrait de mon nouvel instituteur. Je me retrouvais au milieu de camarades d jeux, dans cette classe où régnaient cependant quelques fortes têtes que Monsieur Hippolyte tentait d’intéresser à son enseignement, souvent en vain. Malgré son obstination, il se résignait ans l’attente d’une nouvelle matière plus accessible à ces élèves difficiles. Son enseignement, sa capacité à nous communiquer son savoir m’inspirait toujours beaucoup de curiosité, et j’avais plaisir à l’écouter. L’histoire en particulier, dont il nous faisait comprendre l’évolution à travers les siècles, me captivait souvent, son talent oratoire pour évoquer les grands hommes apportait toujours une certaine émotion dans ses discours.



Notre emploi du temps à l’école primaire n’avait rien de commun avec celui que nous connaissons actuellement : le lundi, mardi, mercredi étaient jours d’école, le jeudi repos, et le vendredi et samedi terminaient la semaine des écoliers.

Monsieur Hippolyte était un homme sensible et bon, fier de son métier, et fier aussi de la réussite de ses anciens élèves qui, après le certificat, poursuivaient leurs études secondaires. Il ne manquait jamais, en fin d’année scolaire, de nous communiquer la distribution des prix du collège Augustin Thierry, où deux anciens avaient obtenu le prix d’excellence.
Chaque matière donnait lieu à la citation, et on entendait comme une litanie : « Premier prix de … Charenton Jean », dans plusieurs matières, suivi dans une autre classe par « Pichereau Robert … », cité également à plusieurs reprises.
Cet inventaire, destiné à encourager la classe, faisait figure d’exemple, et lui apportait une grande satisfaction en fin de carrière. Il n’en manifestait aucun orgueil, mais il était heureux d’avoir contribué à la réussite de ses élèves.


Source : La Belle Enfance, Guy Doireau, 2012, publié avec l'autorisation de sa fille

 

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