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Courrier adressé à la fabrique entre 1845 et 1863 |
En 1822, les recettes de la fabrique sont loin de correspondre à ses dépenses. Or, légalement, les déficits liés aux dépenses ordinaires doivent être comblés par la commune, indépendamment des possessions de la fabrique selon la loi de 1809, rappelée par le préfet au maire en mai 1864 (!)...
RECETTES 1822 (en francs)
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392,60
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DEPENSES 1822 (en francs)
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1040
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Restant en caisse
Location des bancs
Rente d’un champ loué
Produit des quêtes
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6
310
16,60
60
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Dépenses ordinaires
Pour pain, vins et objets relatifs au
culte
Pour un ordo
Pour le sonneur
Traitement de deux chantres
Bedeau
Blanchissage et entretien du linge
Entretien des ornements
Luminaire et huile de la lampe
Encens, charbon et autres menus
objets
Entretien et réparations locatives de
l’église
|
30
1
50
50
25
75
20
70
21
68
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Dépenses extraordinaires :
Achats d’ornements
Achat de linge
Réparation à faire à la cloche et au
clocher
Achat de chandelier
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300
80
100
150
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Les dépenses nous apprennent que l'église de Bracieux emploie plusieurs laïcs :
-un sonneur
de cloche (il n’y en avait qu’une à l’époque),
-deux
chantres, qui chantent ou font chanter,
-un bedeau :
laïc qui précède le clergé dans les cérémonies, qui est chargé du bon ordre.
Chaines de bedeau ou de suisse à Bracieux
Les recettes
sont constituées essentiellement du produit de location des bancs et des
quêtes. Mais alors, que sont devenus les biens restitués à la Fabrique en
1803, les locataires règlent-ils leurs loyers, les rentes promises sont-elles payées ? Ou bien, les marguilliers
n’osent pas réclamer les dettes ?
C’est en 1833 que l’Evêque informe la fabrique, qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps si elle veut faire
valoir ses droits sur des rentes ou des loyers qui auraient pu lui être versés
sur la base de biens ou rentes confisqués à la révolution. En effet, après 30
ans sans perception de loyers ou de rentes, elle perd tout droit de les
réclamer. Il lui faut donc interrompre la prescription trentenaire si elle veut
préserver des droits futurs. Branle-bas de combat à Bracieux où les
marguilliers cherchent et retrouvent enfin les anciens titres.
Le trésorier de la fabrique, Bagoulard, mandate Auguste Verger, huissier royal à Bracieux Pendant 3 jours, du 20 au
22 mars, et surtout juste avant l’expiration du délai de
prescription, ils arpenteront Bracieux pour rencontrer les débiteurs de la fabrique et rappeler les titres existants en faveur de la fabrique et du même coup réclamer les montants impayés limités à 5 années maximum :
-
9 francs à la veuve Prosper Leroy, suite à un
titre du 15 fructidor an 9, sur une maison
- 15 francs au sieur Dornau sur une maison, la Tuillerie près les ponts
de la Bonnheure, depuis le 14 août 1751
- 17,50 francs au sieur Perré, brigadier et garde
forestier, selon un titre du 24 décembre 1762
signé devant Me Rentien, notaire à
Bracieux,
-
30 francs aux héritiers de Gilles Limousin père,
-
42,50 francs au sieur Touchet, fermier, sur un
titre de 1773,
- 20,75 au sieur Donnay Lefèbvre sur une locature
sise à Mont-Genet, selon un titre du 11 mars 1644
- 17,50 francs au sieur Lessédoire, suivant titre
du 24 décembre 1762,
- 22,50 francs à Duchalais Porcher, suite à une
déclaration verbale ( sic) de 1790,
-
12,50 francs à la veuve Augustin Limosin selon un
titre du 20 septembre 1773 , etc.
La procédure est partout la
même : la sommation est effectuée oralement directement au débiteur (mais
elle est peut aussi être effectuée au domestique s’il est absent !) puis
une copie écrite de la sommation est laissée contre quelques francs. Ces
procédures ont-elles abouti ? Aucun document ultérieur ne nous permet d’en
juger mais le même rappel sera effectué 30 ans plus tard par le Ministère de la
Justice et des Cultes le 21 décembre 1863 au trésorier de l’époque.
Il est certain en revanche, que la fabrique concourt régulièrement tout
au long du XIXe aux frais de réparation « locative » de l’église, de
la sacristie et du presbytère ou même aux investissements :
-
100 francs pour la cloche et le clocher en 1822,
-
300 francs pour réparer la sacristie en 1836
- Vente d’un terrain, le Champ de Mars, en
1854-1855, au bénéfice de la reconstruction de l’église,
- 8 500 francs en mars 1889, pour substituer une
voute en briques au lambris prévu et finir le clocher par une flèche
(correspondant à un don de l’abbé Chauveau lui-même),
-
3 496 francs le 13 septembre 1890, pour la construction de la flèche du
clocher de l’église,
-
100 francs (soit le tiers de la dépense) en
1895, pour « l’achèvement des deux
vieilles fenêtres du chœur qui font un contraste si disgracieux avec les
autres. »
1864, les comptes de la fabrique doivent être déficitaires ou bien le projet de reconstruction de l'église attire l'attention de la préfecture. Le préfet rappelle au maire que les déficits liés aux dépenses ordinaires doivent être comblés par la commune, indépendamment des possessions de la fabrique, selon la loi de 1809 toujours en vigueur ...!
En 1892, les comptes de la Fabrique montrent des dépenses ordinaires en augmentation avec notamment l’arrivée d’un sacristain ou la rémunération des enfants de chœur. Côté ressources, les principales restent le produit perçu sur la location des bancs et des chaises ainsi que les quêtes.
En 1892, les comptes de la Fabrique montrent des dépenses ordinaires en augmentation avec notamment l’arrivée d’un sacristain ou la rémunération des enfants de chœur. Côté ressources, les principales restent le produit perçu sur la location des bancs et des chaises ainsi que les quêtes.
COMPTES 1892
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BONI A LA CLOTURE DE L’EXERCICE PRECEDENT
|
362,50
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RECETTES 1892 (en francs)
Produit des rentes
et fondations
Rentes
Location des
bancs et chaises pour 1989
Produit des quêtes
Produit de la cire
revenant à la fabrique
|
902,75
100
28
380,40
364,35
30
|
DEPENSES 1892 (en francs)
Dépenses
ordinaires obligatoires
1.
Consommation :
pain, vin, huile, encens
2.
Entretien du
mobilier
Ustensiles d’église
Blanchissage et raccommodage du linge
3.
Gages des
officiers et serviteurs de l’église
Sacristain
Chantre
Suisse
Enfants de chœur
Divers (buis)
4.
Réparations
locatives
A l’église
A la sacristie
Au presbytère
Achats de vases
sacrés, linge et meubles indispensables
Matériel des
pompes funèbres, draps des morts, tentures, …
|
990,50
59
18,50
40
125
100
75
18
8
50
100
69,35
29
178,65
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Dépenses ordinaires facultatives
Charges des
fondations, frais d’administration, sixième (ou moins) du produit de location
des bancs pour les prêtres âgés ou infirmes
|
120
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