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LA FABRIQUE DE BRACIEUX REVIT - 1816

L'arrivée d'un nouveau curé, René Jolly,  relance la ferveur religieuse à Bracieux.



Avec l’arrivée du curé, les paroissiens se mobilisent pour ré-équiper l’église probablement en piteux état.

Dès février, la Fabrique dresse une (longue) liste des objets nécessaires à l’église : nappes d’autel, ceintures doubles d’un ornement tricolores pour les messes quotidiennes, burettes argentées, croix processionnelle, encensoir, chandeliers, lutrin, chaire à prêche, bassins de faïence propres à conserver les eaux baptismales ou les eaux bénites ordinaires. Elle n’oublie pas d’identifier les nombreuses réparations à faire à l’église : depuis le blanchissage des murs intérieurs et des lambris, jusqu’à la réparation de la clôture du cimetière afin d’empêcher le passage des bestiaux, …

En avril, la Fabrique commande une chasuble de damas noir pour le curé JOLLY et à nouveau en septembre suivant, une autre, tricolore, le tout pour 176 francs 18. Elle ne s’adresse pas à n’importe qui mais au Carmel de Blois, réputé depuis le XVIIe siècle pour la qualité de ses  broderies : devant d’autel, tapisseries, ornements sacerdotaux, chasubles,… brodés de soies multicolores, entremêlées de fils d’or et d’argent, … Les dames carmélites comptent parmi leurs clients, aussi bien la cathédrale de Blois, que de belles dames blésoises, et maintenant aussi l'église de Bracieux !


Coïncidence de l’histoire, les carmélites de Blois se sont installées depuis 1810 dans une maison, appelée Hôtel des Phélippeaux, d’après le nom des anciens propriétaires, seigneurs d’Herbault … ! 


En avril toujours, la Fabrique commande à Métivié Laroche, orfèvre à Blois, pour 650 francs d’objets de culte : 
- une croix processionnelle garnie de son bâton, 
- une croix d’autel pied à tombeau et agneau doré,
- une paire de chandeliers d’acolyte (= d’enfant de chœur),  
- une lampe d’église, un encensoir et sa navette, 
- une paire de burette riches avec le bassin, 
- une custode, une boite aux saintes huiles.


En septembre 1816, Sœur Marie de Saint-Paul, du Carmel de Blois, envoie la chasuble tricolore demandée. « Elle est composée d’étoffe on ne peut plus forte et bonne qualité, vous voyez que nous n’avons point mis de retard depuis notre promesse. Voyez pour notre mémoire ci-joint. Son montant est bien succinct relativement à l’argent fin de la broderie de l’orfroi comme il nous a été passé à bon compte nous en refaisons de même. Nous nous flattons qu’elle entrera dans votre goût de toute manière. »

En 1816, le conseil de Fabrique procède également à une adjudication de travaux à l’église, pour réparer et restaurer l’église.

Les engagements de dépenses se succèdent, l'église retrouve son faste ? Malheureusement, à la fin de l’année, le curé récemment arrivé, décède. L’église est quelque peu désorganisée mais surtout, les finances semblent avoir du mal à suivre. Le 22 décembre, sœur Marie de St Paul, du Carmel, se voit dans l’obligation de relancer la Fabrique pour engagements financiers non tenus : les chasubles n’ont toujours pas été payées.


L’année 1817 se passe et les factures de la Fabrique, envers le Carmel, comme envers Métivié Laroche, ne sont toujours pas payées. Sœur Marie de St Paul ne sait à quel saint se vouer. En désespoir de cause,  elle en vient à demander l’intervention de Madame l’épouse du préfet ! Pas sans résultat apparemment puisqu'une lettre du préfet de février 1818 indique que la Fabrique et la commune, solidairement, commencent à rembourser.

(A suivre)

Sources : archives communales

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