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LA FABRIQUE DE BRACIEUX JUSQU'A LA REVOLUTION

La Fabrique de Bracieux est très ancienne. Elle date probablement de la construction de l'église ou de la chapelle qui l'a précédée. Elle est citée dans un acte de 1586.


L’institution existe en fait en France depuis le Moyen Age. Elle a pour but d’abord la construction puis l’entretien des églises : au quatrième siècle, il était prévu de diviser les revenus de chaque église en quatre parts égales destinées respectivement à l’évêque, au clergé du diocèse, aux pauvres et enfin à la Fabrique (gérée par l’Eglise)…

C’est aux Archives Départementales du Loir-et-Cher, que l’on retrouve les plus anciens actes notariés concernant la Fabrique de Bracieux :
-      en 1586, Fièvre BOURREAU lègue à l’église 5 boisselées de terre près La Mulotière et 2 boisselées de jardins aux Courtils,
-         en 1644, leg d’un quartier de vigne sis au clos de Grand Lande et d’autres sur Tour,
-         en 1658 M BERTHEAUME donne à la Fabrique la moitié d’une maison sise au bourg de Bracieux,
-         en 1670, Pierre ROULLARD lègue 30 soles de rentes à la Fabrique
-      en 1694, Marie LE ROY lègue à l’église saint-Nicaise, « trois quartiers ou environ, de prés assez proches l’estang du Mardereau en la paroisse de Tour… »,
-   en 1724, Jacques BOURGUIGNON, prêtre de la paroisse, lègue « premièrement, une petite maison a size proche en joignant la maison presbytérienne du dit Bracieux … avec son jardin en dépendance joignant la briqueterie … le secondement, la bibliothèque du dit défunt composée de plusieurs tomes de livres de plusieurs grandeurs … »

C’est ainsi, par dons et legs successifs, que la Fabrique de Bracieux se constitue « un patrimoine » qu’elle gère en bon père de famille. On en retrouve trace par exemple en 1736, où elle donne en location pour 9 ans « une maison size en ce dit bourg de Bracieux aux quartiers des Troffineries avec une planche de jardin estant derrière, … cinq planches de jardin au courtil neuf, …plus deux autres planchers au courtil Dupuy, … plus dix-huit planches d’autres jardins sis dans le clos du Tranchay, joignant à la veuve Aignan DARIDAN et au seigneur d’Herbaut, plus une planche à la Tremblay joignant au sieur GUILLEMASTRE et un autre jardin sis à la Grillonnière proche la Croix Saint-Jacques… »

On découvre aussi dans les mêmes archives, l’existence d’une boîte des Trépassés à Bracieux. C’est une institution qui fonctionne comme les fabriques mais qui a pour objet la gestion des messes liées aux décès. Elle a des biens propres, distincts de ceux de la Fabrique. En 1659, Marguerite LEDDER, veuve de Didier BERARD effectue une donation testamentaire en faveur de la boîte des Trépassés de Bracieux.

LA REVOLUTION remet en question les Fabriques. La loi du 13 brumaire an II considère les actifs des Fabriques comme propriété nationale et leurs biens sont confisqués.

La loi du 18 germinal an X (1802) va rétablir les Fabriques, comme institutions chargées de l’entretien, de la conservation des temples et de l’administration des aumônes. Et, en 1803, les biens des Fabriques peuvent être rendus à leur destination première, à condition qu’ils n’aient pas été aliénés. Le Préfet du Loir-et-Cher en informe le maire de Bracieux le 7 thermidor an XI. Désormais, les fabriques sont placées sous le double contrôle du pouvoir civil et du pouvoir religieux : toute formalité ou procédure est donc très lourde. Au début de ce siècle, le conseil de Fabrique fera régulièrement appel au Préfet de Loir-et-Cher à ce sujet.

La Fabrique de Bracieux retrouve donc quelques biens : le 24 Nivôse an XIII (14 janvier 1805), le Préfet envoie un mandat correspondant à la restitution des arrérages et fermages des biens appartenant à la Fabrique, à remettre aux marguilliers * de Bracieux ...

(A suivre)

* On les appelle aussi fabriciens.

Source : Archives départementales et communales

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