De l'histoire personnelle de l'instituteur, Nicolas Trinquesse, ... reconstituée à partir d’un dossier privé trouvé dans les Archives municipales.
Nicolas Trinquesse est arrivé à Bracieux en 1818.
Il vient de la Haute Marne (Verseilles-le-Bas) d’une famille de vignerons, il a
passé 2 années comme précepteur à Orléans avec les Frères de Jésus et il y a
donné toute satisfaction :

« Je
certifie que le sieur Nicolas Trinquesse a été attaché à ma pension en qualité
de précepteur depuis le mois de septembre 1816 jusqu'au moment où j’ai cédé mon
établissement à M. Ménard, mon neveu, pendant lequel temps il a donné
continuellement des leçons d’écriture, de lecture, de calcul et d’orthographe
et je déclare que j’ai été satisfait de sa manière d’enseigner que de sa
douceur, sa probité et ses bonnes mœurs. » L’attestation est signée de "Cretté, Ancien maître de pension,
vérificateur comme juge des écritures du lycée d’Orléans et honoré de la
décoration du Lys".
Nicolas Trinquesse s’est marié à Orléans et ses 7 enfants
naissent à Bracieux entre 1818 et 1835. 4 décéderont prématurément : Charles à 6 ans (1825-1831), Nicolas à
8 ans (1824-1832), Alfred (1818-1844) à 26 ans et Aspasie
(1833-1846) à 13 ans.
La famille habite « en la maison de la mairie »,
dans le logement réservé à l’instituteur.
En 1835, sa femme Marie Marguerite Barault, décède, 2 mois
après son dernier accouchement, à l’âge de 36 ans, laissant son mari avec 5
enfants :
- Alfred-Désiré,
16 ans. Il deviendra Fusilier élève musicien à la compagnie hors rang, du 38e
régiment de ligne et décèdera le 20 nov 1844, à Montpellier, à 26 ans.
- Berthile Frédéric, 14 ans. Il
participera à la conquête de l’Algérie par l’armée française. Il écrira régulièrement à son
père depuis Constantine, pendant toutes ses années de conscrit. (cf article Un courrier de Constantine). Quoique menuisier de métier, il a bien profité des leçons de son père, toutes ses lettres en témoignent !
- Louis Jules Zéphirin, 5 ans.
- Aspasie
Eulalie Adélaïde, 2 ans. Elle décèdera le 29 avril 1846.
- enfin, la
petite Augustine Alexandrine Louise,
2 mois.
Nicolas est toujours bien noté par ses supérieurs :
-en 1837, il reçoit un
courrier du recteur d’Orléans qui l'autorise à tenir une classe
d’adultes, à Bracieux, sous la surveillance du Comité.
- en 1838, ses compétences sont
reconnues par l’inspecteur PRAT : « L'école de Bracieux a été citée pendant longtemps et pour le nombre des
élèves qui la fréquentent et pour la capacité du maître, M. Trinquesse. Nous
nous plaisons à rendre justice aux excellentes qualités de cet instituteur qui,
depuis qu'il exerce, a rendu de grands services à la commune et s'est
constamment fait remarquer par son zèle, sa bonne tenue. Nous désirerions
peut-être un peu plus de discipline dans sa classe mais cette légèreté que nous
avons signalée tient au grand nombre des enfants, à la petitesse du local, à la
mauvaise disposition du mobilier, enfin au mélange des deux sexes. Cet
inconvénient a dû cesser depuis l'ouverture d'une école privée de filles tenues
par Mlle Lecomble. Cette institutrice qui vient d'être brevetée par la nouvelle
commission d'examen instituée conformément à l'ordonnance du 23 juin 1836, a
fait preuve d'intelligence et de capacité. On ne peut que voir avec plaisir
cette nouvelle école où les filles trouveront non seulement à s'instruire, mais
encore à s'exercer aux travaux de leur sexe... »
- enfin, en 1844, l’académie lui
décerne une 3ème mention Honorable pour l’exercice de sa fonction…
Deux des enfants Trinquesse se
marieront à Bracieux :
- Berthile
Frédéric, établi comme menuisier à son retour d’Algérie, se marie en
1849 avec une lingère, Marie-Rosalie
Guilbert (une cousine de Pauline Bagoulard, future femme d’AugustePoulain). Il aura 2 enfants : Stéphanie
Marie Lucette (1850) et Aristide
Berthile Edmond (1851).
- Louis
Jules Zéphirin. Il est devenu instituteur, à Bracieux comme son père, il épouse Eugénie Anna Ferraris,
sous-maîtresse de pension à Bracieux. Elle est arrivée à Bracieux avec sa
tante, qui s’occupe de l’école des filles. Ils auront 4 enfants, tous nés à
Bracieux : Alice Marie Louise en
1852, Gustave Camille en 1854, Henri Marie Séraphin en 1857, Marie Eugénie en 1862.
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La cloche SERAPHINE, église Saint-Nicaise |
En 1879, Gustave Camille Trinquesse, son petit-fils, est ordonné prêtre. Il
exercera notamment à Montrieux-en-Sologne. En 1892, il figure parmi les
donateurs de la cloche SERAPHINE, bénie en 1892 (lire l'article Hélène, Jeanne, Marguerite et Séraphine).
Mais au-delà,
aucune trace des Trinquesse à Bracieux ! Ni naissances, ni décès ou ni
mariages après 1862 : que sont devenus les Trinquesse de Bracieux ?
Sources :
L’essentiel des documents utilisés provient d’un dossier privé
retrouvé dans les Archives municipales. L’instituteur étant souvent aussi le
secrétaire de mairie, ce dossier personnel était celui de Nicolas ou bien
de Louis-Jules ?
Il a été complété des éléments suivants :
- - Archives municipales (Etat-civil)
- - Les cloches de Saint-Nicaise (Bracieux sur les traces
du passé)
- - Site d'Histoire-41 : Rapport général sur l’école
primaire en Loir-et-Cher (1838)
- Site du Perche-Gouët