Accéder au contenu principal

DIFFEREND AVEC L'ADMINISTRATION FORESTIERE (2/2)

L'administration forestière continue à dresser des procès-verbaux contre les propriétaires de bestiaux ...



Le 6 août 1947, le maire supplie Monsieur le Préfet d’intercéder pour que soient stoppés les procès-verbaux :

"Le 18 mars dernier, j’ai eu l’honneur de vous écrire concernant le droit de pacage dans la forêt de Boulogne. Je vous ai prié d’obtenir de M. l’Inspecteur de s’en tenir aux procès déjà faits, de n’en pas faire dresser de nouveaux et de faire donner immédiatement assignation pour la dernière audience de Mars, afin que la commune fut à même de se présenter et de faire valoir ses droits. L’assignation n’a pas été donnée, et comme les bestiaux continuent de pacager, chaque jour les gardes, d’après l’ordre qu’ils en ont reçu,  dressent des procès-verbaux contre une vingtaine de propriétaires de ces bestiaux. C’est vraiment une chose fâcheuse, et en admettant que le droit de pacage ne soit pas dû, du moment que depuis le jugement rendu, dix années se sont écoulées pendant lesquelles le pacage s’est continué jusqu’à ce jour, il me semble que l’administration forestière s’est mise en règle par des procès-verbaux déjà dressés, peut sans inconvénient n’en faire plus dresser jusqu’à ce que l’affaire ait été portée devant le Tribunal de police correctionnelle à Blois, lequel décidera si le pacage doit se continuer provisoirement jusqu’à ce que la question soit décidée au fond, ou si au contraire, il devra être provisoirement interrompu.
Je vous supplie, en conséquence, Monsieur le Préfet, d’obtenir de M. l’Inspecteur des forêts qu’il suspende de faire dresser tous procès-verbaux, ceux déjà dressés, produisent un mauvais effet dans la population sans être en rien utiles à l’administration.
Agréez, Monsieur,"
Le maire de Bracieux
Courtois.

La commune obtient satisfaction pendant 2 ans puis les problèmes recommencent en 1850…
Une énième délibération est à prise le 17 mars 1850.

 « …le Tribunal civil de Blois par jugement du 28 Juin 1837, a maintenu la commune de Bracieux comme domiciliée entre les deux rives du Cosson et du Beuvron, dans le droit de mener paître ses bêtes aumailles et chevaux dans la forêt de Boulogne ; que ce jugement a été confirmé par arrêt rendu par la Cour royale d’Orléans le vingt-quatre décembre 1840, auquel l’Etat a acquiescé ;
Que depuis cette époque les bestiaux ont été admis au pâturage comme précédemment, ainsi qu’il résulte des procès-verbaux constatant la marque de ces animaux et le nombre de ceux qu’on pouvait introduire dans la forêt ;
Que jusqu’en 1847, l’administration forestière n’a pas contesté ce droit ; que cependant dans le mois de mars de la dite année cette administration a refusé d’admettre au parcours les bestiaux du bourg ;
Que le 16 juin 1847, par sentence de M. le Juge de paix du canton de Bracieux, confirmée en appel par jugement du Tribunal civil de Blois, la commune a été maintenu dans la possession du droit dont il s’agit ;
Qu’en 1848 et 1849, l’administration a admis au pâturage les vaches des habitants du bourg de Bracieux,
Le conseil considérant aussi que dans l’intérêt des habitants de Bracieux, et surtout dans celui de la classe indigente la commune ne devait reculer devant aucun sacrifice pour les maintenir dans la possession d’un droit si précieux pour eux et dont la privation réduirait un grand (nombre) de familles à la misère ... »  demande l’autorisation au préfet de poursuivre l’action en justice ...

17 mai 1850 Il semble que le tribunal ait tranché et confirmé Bracieux et les 13 autres communes dans leurs droits d’usage, tout en restreignant le prélèvement de bois mort gisant au sol, excluant l’utilisation de tout outil. « M le maire a communiqué au conseil une lettre de M le Préfet … par laquelle il fait connaître que les communes qui ont plaidé contre l’Etat dans l’affaire relative aux droits d’usage dans les forêts de Russy et de Boulogne ont été condamnées aux frais  faits depuis le commencement de l’Instance et dont le montant est de 3885 f,48… » La somme de 297 francs 72 sera réglée par Bracieux.


Sources  : Archives municipales
-       - Registres de correspondance
Registre des délibérations 

Posts les plus consultés de ce blog

LES PROPRIETAIRES DU CHATEAU D'HERBAULT JUSQU'AU XIXe

Carte postale-collection privée Depuis sa construction au début du XVIe siècle, le château d'Herbault est passé successivement entre les mains de familles nobles et de riches marchands blésois...

1878 NOURRICE, SEVREUSE OU GARDEUSE (2/2)

En ouvrant le Registre de protection du 1 er âge , c’est un peu de la vie de Céline AUBINEAU qui nous est apparu. Mais que nous apprend sur les nourrices de Bracieux, le registre, ouvert en juin 1878 ?

PIERRE DE BRACIEUX (2ème partie)

Charte de Louis, comte de Blois et de Clermont  approuvant une donation  à l’abbaye de Froidmont,   1202 (AD Oise, H4506) Pierre de BRACIEUX a suivi  le comte Louis de BLOIS en croisade, à compter de l’an 1202. Depuis 1907, une rue de Bracieux porte son nom. Mais le doute s'est installé chez les Braciliens, n'auraient-ils pas adopté par erreur un "grand homme" qui finalement n'appartenait pas à la famille des seigneurs de Bracieux ?