On se souvient qu’en 1200,
Bracieux est rattaché au Comté de Champagne, au même titre que Chateaudun,
Châteaurenault, Beaugency, … (Lire l'article précédent : A la recherche des seigneurs de Bracieux, Bracieux au XIIe siècle). A la
mort de Thibault de Blois, le comté de Blois passe par les femmes dans la Maison de
Châtillon-sur-Seine, grande famille bourguignonne.
Qu’advient-il alors des
terres de Bracieux et de nos seigneurs de Bracieux ?
Au début du siècle, il existe une
famille de Bracieux puisqu’en 1 220, un certain Reginald (Raginaldus) de Bracieux,
tuteur d’un jeune seigneur de Cormeré, est mentionné avec le seigneur du
Quartier Ce de Mont. Dans une charte de 1 234, il est qualifié de Monseigneur et de
Chevalier seigneur de Bracieux (Dominus
de Braceolis, miles). Il renonce, au profit du comte de Blois, au droit
de chasse en la forêt de Boulogne qu’ont eu ses prédécesseurs, comme à
tout droit que peuvent avoir en cette forêt ses vassaux, de manière que ses
successeurs n’aient rien à y prétendre. Du fait qu'il rappelle un échange entre ses prédécesseurs et ceux du comte de
Blois, on peut supposer qu'il est bien seigneur héréditaire. Son sceau, de type armorial avec un lion passant, contourné
figure également sur la charte.
En 1261, Jean de Chatillon, comte de Blois et sire d’Avesnes,
confirme les privilèges accordés à l’abbaye de Pontlevoy, tout comme l’avait
fait Thibault en 1147. La chapelle et les fours de Bracieux sont cités.
En 1267, le même Jean de Châtillon achète une partie des terres de Bracieux.
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Sceau de Jeanne de Châtillon, 1271 |
En 1288, "les habitants des paroisses situées dans le
voisinage des forêts de Blois, de Boulogne et de Russy durent à sa
bienveillance un privilège mémorable. Ces malheureux villageois ne pouvaient,
même pour se défendre, tuer les bêtes sauvages qui venaient les attaquer ou
ravager leurs récoltes ; la bonne comtesse fit cesser un état de choses aussi
préjudiciable à l'agriculture que contraire à la sûreté des personnes ' : la
charte, octroyée à cet effet, en 1288, renfermait les clauses suivantes : Les
gens de la banlieue de Blois, de Candé, Chailles, Seur, Cellettes,
Saint-Gervais, Vineuil, Mont, Huisseau, Tour, Bracieux, Neuvy, Thoury, Dhuizon, …, tous ceux aussi qui auront des
propriétés dans les dites paroisses, soit nobles, soit roturiers, pourront, en
dehors des forêts et des terres de notre domaine qui les joignent
immédiatement, chasser, jour et nuit, même avec chiens, toutes sortes d'oiseaux
et de bêtes, grosses ou grêles, telles que cerfs, biches, porcs, laies,
chevreuils, daims, connins (lapins), lièvres, etc. Ils pourront également
prendre ces oiseaux et bêtes, avec quelque manière d'engins qu'ils
voudront."
Jeanne, comtesse de Blois et
d'Alençon, « ajoutait en outre une
prérogative curieuse dans un temps où les chasseurs ne respectaient pas souvent
les propriétés des pauvres, celle de clore les héritages et de les entourer de
haies, de murs ou de palissades, s'ils ne contenaient pas plus de deux arpents."
En 1291, à la mort de Jeanne, le comté de
Blois, Dunois, avec les seigneuries de Châtillon et Château-Renault est transmis
à son cousin Hugues de Châtillon (1258-1307). Bracieux étant rattaché au
comté de Blois, on peut supposer qu'il fait partie de
l’héritage ?
Sources :
-
Site internet du château de Blois : chateaudeblois.fr
-
Collection de sceaux par M. Douët d’Arcq, publié
en 1863.
-
Manuscrit anonyme (Bibliothèque de l’Abbé
Grégoire, Blois)
-
Mémoire de la société des sciences et lettres de
Loir-et-Cher 1901 (volume 15)
-
Mémoires de la société archéologique de l'Orléanais.
Edition 1851-1950,
Mémoires de la société archéologique d'Eure et
Loir. Edition 1858-1965.