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BRACIEUX AU IXème SIECLE

Où l’on découvre que Bracieux est l’objet d’un curieux échange entre religieux …



LE CONTEXTE :

Denier de Charlemagne
L’empire créé par Charlemagne s’étend bien au-delà du royaume franc, jusqu’au Danube et en Italie du Nord. Il est organisé en royaumes, lesquels sont subdivisés en comtés et en diocèses. Charlemagne attribue les comtés et nomme les évêques. En 814, il décède. L’empire sera partagé en 843 entre ses 3 petits-fils. Charles Le Chauve devient roi de Francie occidentale (la future France). 

Les vikings pillent la France systématiquement par l’ouest. Dans la région, ils effectuent de nombreux raids. Après le château et les ponts d’Amboise, c’est Blois qui est touché en 850. Avec sa forteresse (à l’emplacement du château actuel), la ville sert de refuge à plusieurs occasions


A BRACIEUX

Au IXème siècle, deux frères, Adalard et Rainon, respectivement Archevêque de Tours et Evêque d’Angers, sont propriétaires de la terre de Bracieux. Comment la terre de Bracieux est-elle venue en leur possession, mystère, puisque l’ascendance de ces deux frères est mal connue mais il semble que ces deux prélats soient propriétaires de domaines considérables (1).

Entre 860 et 876, Adalard et Rainon s’entendent avec Hugues, abbé de Saint-Aignan d’Orléans au sujet d’un échange de terres. Adalard et Rainon donnent Bracieux en échange du domaine d’Epieds, "avec tous ses droits et dépendances."  A Bracieux, ce sont  « sept menses (métairies) avec les hommes et femmes de corps qui y étaient attachés (serfs), plus une chapelle en l’honneur de la vierge Marie, le tout sis à Bracieux, dans le territoire de Blois". Le domaine d’Epieds en Beauce (2), villa Apiarias, in vicaria Lodonensi ( ou Lodovensi) était parait-il, une mense importante, ayant des droits considérables et des serfs pour son exploitation. Adalard et Rainon devront "de plus payer, chaque année pour le luminaire de Saint-Aignan et son hospice, 5 sols d’argent et plusieurs dîmes »

Pourquoi cet échange, l’histoire ne le dit pas…La cession est effectuée more precario, c’est-à-dire à titre provisoire et moyennant une redevance. 

C’est en 886 que Charles le Gros entérinera l’échange. Il est également fait mention de l’événement dans un acte touchant les biens qui appartenaient à  l’Eglise d’Orléans et dans les lettres des rois Hugues Capet et Robert. Est-ce à dire que le caractère more precario du contrat n’a pas été respecté ? Encore une question qui reste en suspens …
 ... affaire à suivre !



(1) Les 2 prélats sont-ils les fils de Bernard Plantevelue, comte d'Autun, comte de Toulouse puis marquis d'Aquitaine ? Sont-ils Orléanais, de sang royal ? Ils sont, en tous les cas, riches et apparentés avec les futurs comtes d'Anjou. Ainsi en 870, lors du mariage de leur nièce Aelinde/Adelais avec Ingelger (d’abord vicomte d’Orléans, vicomte d’Angers puis Préfet militaire de Tours et enfin Trésorier de l’abbaye de Saint-Martin), ils la doteront d’une partie d’Amboise, de Châtillon sur Indre et de terres en Touraine...
(2) Epieds est une commune située à proximité de Meung-sur-Loire.

Sources :
- Société archéologique et historique de l’Orléanais – Mémoires de la société archéologique de l’Orléanais 1851-1950
- Mémoire de la société archéologique de l’Orléanais. 1892 – Tome 24

- Académie d’Orléans, Mémoires de la société royale des sciences, belles-lettres et arts d’Orléans 1840-1842

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