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Dessin de JB Lesueur (fin XVIIIème) |
1830, la Garde Nationale est réactivée dans toute la France pour mettre fin aux échauffourées. Bracieux ne compte pas moins de 2 compagnies, soit 180 hommes ...
Courrier du maire de Bracieux, Chauvigny, au Préfet du Loir-et-Cher
Le 29 septembre 1830
Monsieur,
J’ai
l’honneur de vous faire parvenir les réponses aux questions contenues dans
votre circulaire du 13 courant, relatives à l’organisation de la Garde
Nationale.
1° La Garde
Nationale de votre commune fera-t-elle une ou plusieurs compagnies ?
Réponse :
L’effectif de la Garde Nationale de Bracieux étant de 180 hommes, Il en a été
formé 2 compagnies.
2° Quel est
le nombre effectif des hommes qui la composent, en officiers, sous-officiers et
soldats ?
Rép. La garde
Nationale de Bracieux est composée de deux capitaines, deux lieutenants, deux
sous-lieutenants, deux sergents majors, deux sergents, huit caporaux et de 160
soldats.
3°. Combien
sur cet effectif sont habillés, armés ?
Rép. Tous les
officiers sont habillés. Il y a en outre trente soldats qui sont habillés. Tant
officiers que sous-officiers et soldats, il y a trente hommes d’armés. Il y en
a bien cinq ou six qui ont des fusils de chasse mais ces armes sont incapables
de servir....
5° Y-a-t-il
activité et empressement dans l’organisation ? Et dans le cas contraire où
sont les résistances ?
Rép.
L’organisation de la garde nationale s’est faite avec beaucoup d’activité et de
zèle et aucun citoyen n’a montré de résistance.
6° Les
compagnies actuellement organisées s’exercent-elles aux manœuvres ? Quels
sont les moyens d’instruction ?
Rép. Tous les
dimanches on exerce les gardes nationaux au maniement des armes et à la marche.
Quand ils seront plus instruits, on les exercera aux manœuvres plus difficiles.
7° A quel
service sont-elles employées ? Le service se fait-il avec zèle ?
Rép. Il est
formé une garde toutes les fois qu’il est nécessaire surtout les jours de
marchés et de foires, pour veiller au maintien du bon ordre et de la
tranquillité. Le nombre d’hommes composant cette garde est fixé selon le
besoin.
8° La garde
nationale a-t-elle adopté l’uniforme de Paris tel qu’il a été fixé par l’ordre
du jour rendu public ?
Rép. Oui, car
les gardes nationaux ont préféré cet uniforme à la tunique gauloise.
9° Combien de
gardes nationaux sur l’effectif d’autres jours ont encore la volonté et les
moyens de s’habiller ?
Rép. Parmi
les gardes nationaux qui ne sont pas habillés, on peut compter cinquante hommes
qui ont volonté et les moyens de le faire.
10° Sur le
nombre de gardes nationaux armés, combien d’armes ont été fournies par les
citoyens et combien par l’Etat ?
Rép. L’Etat a
fourni vingt fusils et dix ont été fournis par les citoyens.
11° Combien
d’armes manquent encore ? Sur quelles ressources peut-on compter pour
compléter successivement les armes nécessaires ?
Rép. D’après
la Revue qu’ont faite MM. Les officiers de la garde nationale, il se trouve
cent cinquante hommes qui ne sont pas armés. On ne trouve aucun moyen de leur
procurer les armes dont ils ont besoin. Plusieurs parmi eux qui pourraient en
acheter à leurs frais, ne peuvent pas en trouver ; on ne peut donc dans ce
moment compter que sur l’Etat. S’il lui est possible d’accorder des armes aux
communes qui en ont un plus pressant besoin, telle que celle de Bracieux...
Source : Registre des courriers (archives municipales)